Nous sommes encore en avril et il y a déjà plus de morts de la Covid-19 en 2021 que durant toute l’année 2020. Dans certaines villes, il y a plus de décès que de naissances.
Il y a presqu’un an, le mouvement syndical et populaire, les organisations de la société civile, les partis politiques et les collectifs militants se réunissaient pour donner vie à la campagne Fora Bolsonaro. Nous avions compris, dès les premiers mois de la pandémie, qu’il n’y aurait aucune issue à la crise brésilienne tant que la nation serait conduite par le gouvernement Bolsonaro. Cette crise a des conséquences si graves, pour le Brésil et pour la vie de ses habitants, que nous ne pouvons pas attendre passivement une nouvelle élection.
C’est pourquoi nous avons dressé la liste des crimes de Bolsonaro, nous avons demandé sa destitution à la Chambre des députés, à plusieurs reprises et pour plusieurs raisons. D’autres, avant nous, avaient déjà listé les crimes qui avaient rendu sa victoire possible aux élections de 2018 ; eux, également, n’ont toujours pas obtenu de verdict de la justice électorale quant à la destitution du duo Bolsonaro/Mourão.
Nous comprenons que le pays n’est pas victime de simple incompétence. Il est présidé par un projet de destruction de la nation brésilienne.
C’est un projet de destruction du territoire national, qui se traduit par la dégradation accélérée de l’environnement et par l’empressement à livrer sol, sous-sol, eau, énergie et pétrole au contrôle privé international.
Il s’agit d’un projet de destruction de la démocratie et de la culture brésilienne, qui passe par la tentative de révision de notre histoire, par des attaques successives contre les institutions et les libertés démocratiques et par la persécution de la diversité politique et culturelle, cherchant à soumettre le pays à une vision d’une société uniforme, violente et conservatrice.
C’est un projet de destruction de l’État brésilien qui, d’une part, étouffe toutes les politiques publiques au nom d’une austérité cruelle et d’un plafonnement criminel des dépenses et, d’autre part, œuvre à la privatisation des services et des entreprises publiques indispensables à la souveraineté et au développement national.
Et c’est, de plus en plus, un projet de destruction de la vie de la classe ouvrière, des autochtones, des quilombolas, des hommes et des femmes noir.es qui meurent par milliers, chaque jour, victimes du déni de la science, de l’incompétence en gestion et de l’indifférence d’un gouvernement qui place toujours le profit au-dessus de la vie. En témoigne la proposition de privatisation du vaccin et les dépenses en chloroquine faites par le gouvernement Bolsonaro.
Nous partageons la douleur du peuple brésilien qui souffre du désespoir du chômage, de l’agonie de la faim, de la peur de la maladie et du vide laissé par la mort d’un proche. Nous ne sommes pas indifférents ! Nous ne pouvons pas rester silencieux !
Nous continuerons la lutte pour le vaccin pour toutes et tous à travers le Système universel de santé-SUS. Nous nous joignons à la lutte internationale pour faire tomber les brevets sur les vaccins et permettre ainsi d’en élargir les production et distribution. Nous réitérons notre défense du SUS qui a déjà sauvé des millions de vies et qui pourrait en sauver encore davantage avec un financement adéquat et une coordination des actions entre le gouvernement fédéral, les États et les municipalités.
Nous continuerons à nous battre pour que toutes et tous aient droit à l’isolement social et pour que la faim ne soit pas une peur encore plus grande que la maladie. Il est urgent que le Congrès national rétablisse une aide d’urgence décente d’au moins 600 R$ jusqu’à la fin de la pandémie, qu’il reprenne les programmes de protection de l’emploi et soutienne la production alimentaire de l’agriculture vivrière.
Nous continuerons la lutte pour mettre Bolsonaro dehors ! Un dirigeant qui encourage le chômage, la pauvreté, la faim, la maladie et la mort est un génocidaire et doit être tenu, de toute urgence, responsable de ses crimes, soit par le Congrès national à travers la destitution, soit par l’interdiction judiciaire d’une présidence criminelle.
Nous profitons de cette occasion pour saluer la création de la Commission d’enquête parlementaire - CPI Pandémie - au Sénat fédéral qui a commencé cette semaine à travailler et qui pourra ainsi éclairer la société brésilienne sur les nombreux crimes commis par Bolsonaro dans la lutte contre le coronavirus. Nous saluons de même l’initiative des partis d’opposition qui articulent l’unification de plus de 100 demandes de destitution qui dorment dans les tiroirs du président de la Chambre des députés, Arthur Lira (PP/AL). Nous soutenons toutes les pressions sociales, politiques et juridiques pour que ces demandes soient analysées de toute urgence par le Congrès national.
Nous sommes ensemble, syndicat et mouvement populaire, dans des centaines d’actions partout au Brésil, portant notre message de lutte, d’espoir et de solidarité aux travailleurs et aux personnes qui en ont le plus besoin.
C’est pourquoi nous appelons tous les militants sociaux qui partagent nos engagements de lutte à se joindre à notre Journée de lutte et de solidarité avec la classe ouvrière : "NOUS VOULONS ETRE VACCINE.ES ET AVOIR A MANGER !" qui aura lieu jusqu’au samedi 1er mai, jour de la Fête du Travail.
Nous nous retrouverons le 11 mai pour une grande séance plénière nationale d’organisation des luttes populaires, à laquelle tous les militants sont conviés, et dans laquelle nous définirons ensemble les prochaines étapes de notre programme unitaire.
Pour la défense de la vie du peuple brésilien !
Vaccin maintenant !
Aide d’urgence de R$600 !
Bolsonaro Dehors !