Crier justice avec nos utérus

Communiqué suite à la 1ère Rencontre Nationale des Mères de Mai du Nordeste, du 16 au 20 mai 2022, dans la ville de Salvador - Etat de Bahia

Salvador, le 18 mai 2022

Nous, Mères et proches des victimes de l’État terroriste brésilien, professionnels et organisations de défense des droits humains, réunis à l’occasion de la 1ère Rencontre Nationale des Mères de Mai du Nordeste, du 16 au 20 mai 2022, dans la ville de Salvador - Etat de Bahia, dénonçons, condamnons et manifestons par cette lettre, notre indignation face aux déclarations de l’actuel gouverneur de l’Etat de Bahia, Rui Costa, et de ses partisans, dans lesquelles ils affirment que “la police bahianaise agira avec force, sang-froid et professionnalisme”. Dans ce même ordre d’idées, lors de la récente méga-opération policière dans les environs de la ville de Guarujá, le gouverneur de l’Etat de São Paulo avait déclaré : “Ici, à São Paulo, les bandits qui lèveront leurs armes seront reçus à balles par la police”. Ces deux gouverneurs entendent ainsi justifier leurs politiques de sécurité publique génocidaires et racistes. À Salvador, la dernière opération a conduit à plus de 60 exécutions par l’État.

NOUS EXIGEONS QU’ILS CESSENT DE NOUS TUER !

Ces déclarations cautionnent, renforcent et perpétuent les exécutions et les disparitions qui alourdissent les chiffres indiqués par la carte de la violence où Bahia, pour la deuxième année consécutive, est en tête du classement des morts violentes dans le pays, totalisant plus de 5 276 meurtres en 2020 et 4 931 en 2021. Ces statistiques camouflent la couleur, la jeunesse et la territorialité de ces cibles, contrairement à la disposition constitutionnelle de l’article 5 de la Constitution qui garantit la vie comme disposition permanente, alors que nous continuons à pleurer la perte de nos fils et de nos filles.

Aligné sur ces actions des États, le gouvernement fédéral, qui agit aussi très ouvertement en faveur des actions violentes des polices, milices, escadrons de la mort (avec l’octroi du pardon de Noël aux policiers militaires condamnés pour des crimes, renforçant l’exclusion de l’illégalité que constituent déjà les amnisties de policiers assassins) autorise l’extermination sommaire des populations noires, autochtones et périphériques pauvres du pays, avec le mépris total du Ministère Public pour les classements successifs des enquêtes de police, le manque d’empathie et d’humanité du Bureau du Défenseur Public, révélant que la police ne tue pas seule, cela passe par l’action conjointe de ces agences de justice pénale pour le maintien du projet génocidaire de l’Etat brésilien depuis plus de 500 ans.

NOUS CRIONS POUR EXIGER QU’ILS ARRÊTENT DE NOUS TUER !

Le Mouvement indépendant des Mères de Mai
Le Mouvement indépendant des Mères de Mai du Nordeste
Le Mouvement indépendant des Mères de Mai du Cerrado
Le Mouvement indépendant des Mères de Mai de Minas Gerais
Le Mouvement indépendant des Mères de Mai de la Zone Est de São Paulo

Couverture: Akemi Nitahara/Agência Brasil

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