C’est justement ce qui se produit actuellement au Brésil. De la déclaration irresponsable du Président de la République blâmant les ONG pour les incendies en Amazonie à l’action policière et médiatique visant à criminaliser le Projet Santé et Joie (PSA), nous observons une stratégie visant à ôter toute légitimité des acteurs de la société civile brésilienne qui ont dénoncé, dès le début, les mesures autoritaires et antisociales de l’actuel gouvernement.
Ce n’est pas la première fois que les ONGs de défense de l’Amazonie sont responsabilisées des actes criminels commis par des marchands de bois, l’industrie minière, des accapareurs de terres et de grands éleveurs et producteurs de soja. En 2013, l’ancien juge Sérgio Moro, soutenu par les médias brésiliens, a essayé d’impliquer les coopératives et des ONGs liées au Programme d’acquisition alimentaire (PAA) de l’agriculture familiale à un détournement présumés des ressources publiques. Au bout de quatre ans, toutes les personnes impliquées ont été acquittées[1] par la Justice – sans couverture médiatique équivalente, bien évidemment, ce qui a terni l’image des ONGs auprès de la société brésilienne.
L’Abong exprime donc sa solidarité et son soutien aux responsables du Projet Santé et Joie (PSA) – CEAPS / Santarém pour le sérieux de ses actions en faveur de la promotion de la anté des populations riveraines et de son engagement dans la défense de la forêt. Et se tient prêt à soutenir les ONGs inculpées pour que ces accusations soient rapidement réfutées et que la vérité soit établie. C’est pourquoi nous exigeons la libération immédiate des brigadistes injustement emprisonnés.
Nous n’accepterons pas la criminalisation du droit à l’activisme social, à la libre manifestation et à l’action autonome de la société brésilienne. Le Brésil a déjà mené des batailles contre des gouvernements autoritaires et les a remportées. Nous les batterons à nouveau !
Conseil d’administration d’Abong
27 novembre 2019