Massacre de Jacarezinho Déclaration publique des organisations, collectifs et ONG qui opèrent à Jacarezinho (RJ)

Le jeudi 6 mai au matin, les habitants de Jacarezinho ont été réveillés par les tirs intenses d’une opération menée par le DPCA (Département de la police pour la protection de l’enfant et de l’adolescent), avec le soutien de la CORE (Coordination des ressources spéciales), qui s’est soldée par le meurtre de plus de 24 civils et d’un soldat, lors d’un raid policier qui a duré plus de 9 heures.

Au milieu d’une pandémie qui a tué 410 000 personnes, dont 45 000 rien qu’à Rio de Janeiro, l’opération la plus meurtrière de l’histoire de l’État s’est déroulée au prétexte de protéger « les droits fondamentaux des enfants, des adolescents et des autres résidents qui vivent dans ces communautés », comme l’indique le mémo du Ministère Public de Rio de Janeiro. Une personne tuée dans la chambre d’un enfant de 8 ans protège quels enfants ? Quels droits sont garantis ?

Comme s’il ne suffisait pas que nous mourions d’une maladie pour laquelle il existe déjà un vaccin, nous sommes encore soumis à une routine quotidienne de violence brutale de la part de l’État. Il n’y a pas d’autre nom pour ce qui se passe dans les bidonvilles et les banlieues, ce que nous vivons est un génocide contre la population noire de ce pays. Face à cette réalité d’extermination, nous continuons à nous poser la même question : quelles vies comptent ?

La méthode de suspicion est-elle la même dans les quartiers huppés situés dans la zone sud de la ville de Rio de Janeiro ou dans les condominiums de luxe de Barra da Tijuca ? Se sentent-ils menacés ou ont-ils peur d’être réveillés par une opération de police ?

Le génocide contre les corps des Noirs et des habitants des bidonvilles se poursuit de manière naturelle et sans susciter d’étonnement. Les institutions publiques, comme dans un accord tacite, restent silencieuses, sans créer aucun type de mécanisme efficace qui puisse freiner l’extermination de ces mêmes organismes.

Le rôle des médias hégémoniques dans le renforcement d’un récit de criminalisation de la pauvreté et des espaces de favelas, sans mettre à l’ordre du jour le massacre qui se déroulait en direct, a transformé l’action du 6 mai en un grand spectacle, essentiel à un processus de normalisation de la barbarie qui s’est produite dans la favela de Jacarezinho.

Nous demandons des explications et nous nous interrogeons : comment l’État compte-t-il agir sur le territoire après ce massacre ? Comment réparer le traumatisme des milliers de personnes qui ont subi la terreur policière ? Comment les familles des victimes seront-elles soutenues ? Quels sont les mécanismes institutionnels permettant de prévenir des actions comme celles que nous avons connues aujourd’hui ?

Nous attendons des réponses ! Nous vous invitons tous à l’événement qui aura lieu demain, le 7 mai, à 17 heures, devant le tribunal du G.R.E.S. Unidos do Jacarezinho.

Signataires

  • Associação de moradores do Jacarezinho
  • Cafuné na Laje
  • G.R.E.S Unidos do Jacarezinho
  • Instituto de Defesa da População Negra (IDPN)
  • Jcré Facilitador
  • Jacaré Basquete
  • LabJaca
  • NICA (Núcleo Independente e Comunitário de Aprendizagem)
  • ONG Viva Jacarezinho

Voir en ligne : Nota pública de organizações, coletivos e Ong’s que atuam no Jacarézinho (RJ)

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