Note de dénonciation de tous les actes de violence sur la Terre Indigène Serrinha - Institut Kaingáng

 | Par Institut Kaingáng - INKA

L’organisation autochtone Institut Kaingáng (INKA) dénonce publiquement et avec véhémence tout acte de violence physique, séquestration, intimidation, torture, mort et toute forme d’oppression contre les aînés, les enfants, les femmes et les hommes autochtones du peuple Kaingáng, résidents de la Terre Indigène Serrinha (TI) dans le Rio Grande do Sul où se trouve le siège de l’INKA qui travaille pacifiquement à l’éducation et à la culture autochtone dans la région depuis près de 20 ans.

L’INKA ne tolère aucune sorte d’agression et cherche, au long de son parcours, à revitaliser, renforcer et valoriser la culture Kaingáng, dont la base est le respect de nos aînés, ancrage de la sagesse du peuple Kaingáng.

Les épisodes de violence ouverte et délibérée, de nature de politique interne, sur la TI Serrinha durent depuis des mois, et se sont intensifiés avec la mort du cacique Ronaldo Claudino en juillet 2020. Pourtant, de nombreuses mesures ont été prises sous forme de dénonciations par les victimes de ces actes, soit via les médias, par le cri populaire des autochtones durant cette période, soit par des actions en justice contre ces acteurs, en plus de l’alerte déclarée auprès d’organisations telles que la FUNAI, le Ministère public fédéral, la Cour fédérale et d’autres. Malgré cela, la violence et la truculence du pouvoir politique interne continue de s’imposer sur la TI Serrinha, où le siège local de l’INKA montre déjà des signes de déprédation.

L’INKA qui est géré exclusivement par des femmes autochtones kaingáng dénonce publiquement que des membres de l’INKA, des femmes, des personnes âgées et des enfants ont été la cible de ce que l’on appelle des « transferts », des actes cruels, coordonnés par des leaders locaux, culturellement corrompus, qui obligent les autochtones à quitter leurs maisons, de manière indigne, beaucoup d’entre eux avec seulement les vêtements qu’ils portent, leurs biens jetés dans des camions, humiliés et menacés de mort, comme cela s’est produit à Serrinha à cette date.

Parmi les autochtones de Serrinha qui ont été expulsés il y a la présidente de l’INKA, coordinatrice du Ponto de Cultura Kanhgág Jãre, l’éducatrice autochtone Andila Kaingáng, la doyenne du peuple Kaingáng et l’une des dernières matriarches de la grande famille Inácio, qui a participé activement à la reprise de Serrinha et qui demande à la justice de lui restituer ses meubles et ses biens personnels ainsi que ceux de l’organisation autochtone qu’elle préside.

Certains membres du conseil d’administration de l’INKA ont également été expulsés, notamment des professionnels de la santé, du droit, de l’éducation, des artistes et des artisans qui travaillent sur des projets développés par l’institution et qui contribuent à des activités éducatives en faveur du peuple Kaingáng depuis plusieurs années dans la région, notamment des femmes, des enfants et des jeunes comme Vãngri Kaingáng, Siratan Katir, Susana Kaingáng, Fernanda Kaingáng, Tenh Inácio Sales, Arian Kãgfér, Camila Candinho, Joféj Candinho, Elisane Loureiro et d’autres.

Au début de l’année 2021, l’INKA, en collaboration avec certains de ces autochtones, qui travaillent principalement dans l’artisanat à Serrinha, a réalisé l’ouvrage « Expressions culturelles traditionnelles du peuple kaingáng », où étaient également présents de nombreux anciens gardiens des traditions et des valeurs kaingáng, comme Alsira Inácio, décédée peu de temps après, sur la TI Serrinha, en raison des pressions exercées et aggravées par des conflits internes qui auraient pu être évités par la justice, qui, au Brésil, est défaillante et tardive.

D’autres agents culturels qui ont participé à divers projets éducatifs de l’INKA ont subi des agressions physiques, des privations de liberté dans le village de Serrinha, étant torturés dans ce qui est appellé « prisons », Gueli (Valdir Mig Carvalho), artisan kaingáng de la TI Serrinha, emprisonné dans les toilettes du gymnase du village, utilisé comme prison, mercredi dernier (13), avec sa femme Patrícia Candinho et Sidinei Inácio, également artisans. Ces lieux dégradants continuent d’être défendus comme étant culturels, y compris récemment par le leader de Serrinha auprès des médias locaux, soutenant un discours pervers même lorsqu’on lui demande d’expliquer la mort de jeunes autochtones Kaingáng brûlés vifs dans la communauté où il ne vit pas.

L’INKA, pendant la pandémie, a distribué des paniers alimentaires aux autochtones de Serrinha, ce qui est inadmissible sur un territoire qui compte des milliers d’hectares en parfaites conditions pour la plantation, sous le regard des membres du pouvoir politique interne, dans une ambiance pesante.

Tout en étant limité dans son action, l’INKA continue de croire au pouvoir de transformation par la culture et l’éducation et même s’il n’agit pas directement sur des questions telles que la lutte contre la violence, les crimes et autres formes d’oppression qui ont lieu sur la TI Serrinha, il cherche par d’innombrables moyens, principalement par l’intermédiaire de ses membres, des réseaux de soutien, des dénonciations et toutes sortes d’actions à aider les autochtones victimes de toutes sortes de fléaux dans la région.

Ainsi, l’INKA, à travers cette note sur son site officiel, demande que justice soit faite et condamne tous les actes de violence et de mort commis à l’encontre des autochtones Kaingáng sur la TI Serrinha, contre toute sorte de maltraitance, contre la corruption de leaders autochtones sur place, contre l’oppression des femmes autochtones, des personnes âgées, des enfants et des hommes qui luttent pour la paix et le partage juste et équitable des terres à Serrinha. C’est là que l’INKA s’impose grâce au pouvoir de l’éducation et de la culture autochtone kaingáng. Son travail a porté des fruits visibles pour tous ceux qui sont prêts à chercher et à accéder aux informations sur le travail de l’INKA. Grâce au Ponto de Cultura Kanhgág Jãre, le premier centre culturel sur une terre indigène du Brésil. L’INKA promeut la culture kaingáng partout où il passe depuis presque 20 ans.

Gratitude envers Topẽ qui nous maintient en vie en ces temps difficiles. Nous regrettons profondément tous ces événements. Nous vous demandons de partager cette note si vous le souhaitez.

Voir en ligne : Nota de Repúdio contra todo ato de violência na Terra Indígena Serrinha – Instituto Kaingáng

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