On ne nous arrêtera pas ! Campagne pour la protection des parlementaires trans et noires au Brésil

 | Par Collectif

En une seule semaine, précisément la semaine de la visibilité trans, trois conseillères municipales noires et trans ont subi des violences politiques. Deux d’entre elles ont été victimes de tentative de meurtre, leur maison ayant été la cible de tirs.

Dans la nuit du dimanche 31 janvier, Samara Sosthenes, femme noire, travestie et originaire du Nordeste, membre du mandat collectif Quilombo Periférico (PSOL/SP), a vu sa résidence criblée de tirs par un motard qui a ouvert le feu.

Mardi 26 janvier, Carolina Lara, conseillère municipale féministe du PSOL à São Paulo, femme intersexe, travestie, séropositive et noire, a, elle aussi, subi une attaque, deux coups de feu ayant été tirés sur son domicile.

Le même jour, Erika Hilton, autre conseillère municipale transsexuelle noire, de São Paulo, a été menacée dans son propre bureau du Conseil Municipal.

On ne nous arrêtera pas !

Lorsqu’une conseillère municipale noire élue n’a pas le droit d’exercer son mandat, c’est un problème pour l’ensemble de la société et une menace pour toute tentative de construction d’une démocratie.

Carol Lara, Samara Sosthenes et Erika Hilton ont précisément été attaquées lors de la semaine de la visibilité Trans, avec l’intention de menacer leur existence.

Il est du devoir de l’État de São Paulo (Ministère public/Justice/Justice électorale/Secrétariat à la sécurité) de garantir la sécurité de Carol Lara, avec véhicule blindé, escorte, enquête diligentée et mise en cause de ceux qui la menacent, afin qu’elle puisse pleinement exercer son mandat.

C’est la raison pour laquelle nous devons être nombreux à demander justice pour ce crime politique. Ce n’est qu’ainsi que nous pourrons garantir que davantage de femmes noires dans tout le pays puissent être présentes dans ces espaces de décision et faire en sorte que le crime lâche perpétré contre Marielle, en mars 2018, ne se répète plus jamais.

La violence politique contre les femmes transgenres, noires et périphériques n’est pas un cas isolé

Les femmes noires et les trans et travesties sont victimes de violence politique dès qu’elles sont en position d’occuper des postes de décision. Selon l’enquête « Violence politique contre les femmes noires », menée pendant les élections auprès de 142 femmes noires signataires de l’Agenda Marielle, 98,5% des candidates ont subi l’un des 8 types de violence politique répertoriés.

L’enquête, menée par l’Institut Marielle Franco avec le soutien de Global Justice et Terra de Direitos, a également souligné que la plupart des candidates n’avaient reçu aucun soutien ni vu aucun résultat à leur plainte. Le cas de Carol montre que si c’était déjà risqué d’être candidates, une fois élues, les femmes noires sont dans une situation encore plus précaire.

Se manifester pour défendre Carol, c’est se manifester pour défendre toutes les femmes noires, les transsexuelles élues et les futures candidates dans le pays.

La première action de la plateforme « Não Seremos Interrompidas » (On ne nous arrêtera pas) a été lancée fin 2020 dans le cas d’Ana Lúcia Martins, la première conseillère municipale noire élue à Joinville. Grâce à la mobilisation et à la pression de la société, le cas d’Ana a été connu dans tout le pays et fait l’objet d’une enquête avec le soutien de plusieurs organisations.

Après cette affaire, plusieurs autres membres élues du Parlement ont reçu des menaces similaires et nous avons alors mis en place une stratégie de plaidoyer structurel exigeant des autorités un système politique sûr pour tout le monde.

Aujourd’hui, étant donné la gravité du cas de Carol, nous faisons à nouveau pression publiquement sur les autorités pour exiger qu’elle soit protégée.

Voir en ligne : Não seremos interrompidas !

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