Peuples autochtones et Quilombolas : actualisation anticipées du recensement national pour répondre au Covid-19 Brésil

Pour contribuer à la lutte contre la pandémie causée par le Covid-19, l’IBGE lance une base de données rassemblant les informations sur les peuples autochtones et les quilombolas. Selon cette base de donées, il y avait, en 2019 au Brésil, 7 103 localités autochtones et 5 972 localités quilombolas. A partir de la semaine prochaine, les informations seront également disponibles sous la forme de cartes et de graphiques interactifs sur un site qui rassemblera les données permettant de lutter contre la pandémie provoquée par le nouveau coronavirus.

La diffusion a été anticipée afin de subventionner le développement de politiques, de plans et de moyens logistiques permettant de faire face au Covid-19 avec les peuples traditionnels. Les données actualisées sur les contingents de ces populations seront connues après le recensement de 2021.

L’étude montre que les localités autochtones sont réparties dans 827 municipalités brésiliennes. Sur le nombre total de localités, 632 sont des terres indigènes (TI) officiellement délimitées. Les autres constituent 5 494 agglomérations autochtones, dont 4 648 se trouvent sur des Terres Indigènes (TI) et 846 en dehors de ces territoires. Les 977 autres, qualifiées d’autres localités autochtones, sont celles où les habitations des peuples en présence sont au moins distantes de 50 mètres entre elles.

Le rapport Caderno Demografia Indigena e COVID19 [en portugais]. Análise de Vulnerabilidade Demográfica e Infraestrutural das Terras Indígenas à Covid-19 de Marta Azevedo ; Fernando Damasco ; Marta Antunes ; Marcos Henrique Martins ; Matheus Pinto Rebouças.
Base de données disponible : www.nepo.unicamp.br/IVDIC.xlsx

L’IBGE considère comme localité tout endroit du territoire national où il existe une implantation permanente d’habitants. Les agglomérations correspondent à des groupes de 15 personnes ou plus dans une ou plusieurs maisons contiguës (jusqu’à 50 mètres de distance) et qui établissent des liens familiaux ou communautaires.

La base de données fait aussi apparaître que, du recensement de 2010 aux estimations de 2019, le nombre de localités autochtones est passé de 1 856 à 7 103. Selon Fernando Damasco, directeur des Territoires Traditionnels et des Zones Protégées de l’IBGE, cela est dû à l’amélioration de la capacité technique de l’Institut, au cours des dernières années, à identifier ces communautés traditionnelles.

« Cette cartographie donne un aperçu détaillé de la présence autochtone dans les municipalités brésiliennes. Elle peut être utilisée par les organismes publics et les organisations de la société civile dans les différentes actions de lutte contre la pandémie, car elle associe les données du registre des lieux de population autochtone aux informations géospatiales et démographiques générées par le recensement de 2010, fournissant des informations sur la nouvelle dynamique de cette population sur le territoire », a-t-il déclaré. Selon le recensement de cette année-là, il y avait 896 917 autochtones au Brésil, dont 517 383 vivaient sur des terres indigènes (TI).

Damas souligne que la cartographie publiée aujourd’hui se concentre sur les localités. « Il est important de souligner qu’une même communauté peut être constitutive de plusieurs localités, en fonction des caractéristiques territoriales locales. L’enquête complète des communautés autochtones et quilombolas sera réalisée pour des raisons spécifiques lors du recensement de 2021 ».

La région Nord regroupe près des deux tiers des localités autochtones.

Le Nord est la région qui compte le plus grand nombre de localités autochtones, soit 4 504, ce qui représente 63,4 % du total. Viennent ensuite le Nord-Est avec 1 211, le Centre-Ouest avec 713, le Sud-Est avec 374 et le Sud avec 301 localités autochtones.

Parmi les États, l’Amazonas regroupe 2 602 localités autochtones du pays. Roraima arrive peu après avec 587 enregistrements. Le Pará, qui compte 546 habitants, est le troisième État à compter le plus grand nombre de localités autochtones. Le Sergipe est l’État où le nombre d’occurrences est le plus faible, quatre en tout.

Sur les dix municipalités qui comptent le plus de localités autochtones, sept se trouvent dans l’Etat d’Amazonas (AM). São Gabriel da Cachoeira (AM) est la ville qui compte le plus grand nombre de sites autochtones, avec 429 au total. Alto Alegre, à Roraima arrive en deuxième position avec 149. Le Pará compte également une ville sur la liste : Jacareacanga, avec 112 localités.

La région Nord possède également le plus grand nombre de terres indigènes (TI) officiellement délimitées. Il y en a 305 au total, dont 148 dans l’Etat d’Amazonas, soit près de la moitié. Le deuxième État à avoir des terres reconnues est le Mato Grosso (73), suivi du Pará (54). Il existe des terres indigènes (TI) délimitées dans toutes les autres régions du Brésil : Centre-Ouest (126), Nord-Est (79), Sud (77) et Sud-Est (45).

Les Quilombolas vivent dans un plus grand nombre de municipalités que les autochtones

Les peuples autochtones ont commencé à être recensés dans les statistiques officielles du pays en 1872, avant même la création de l’IBGE. La population considérée comme quilombola sera, elle, identifiée pour la première fois lors du prochain recensement, reporté à 2021. Bien qu’il ne dispose d’aucune estimation de cette population, l’IBGE calcule que le pays compte 5 972 localités quilombolas, qui se répartissent en 1 672 municipalités brésiliennes, soit plus du double des localités autochtones (827).

Sur le nombre total de localités, 404 sont des territoires officiellement reconnus, 2 308 sont appelées agglomérations quilombolas et le reste, 3 260, sont identifiés comme d’autres localités quilombolas. Parmi ces groupes, 709 sont situés à l’intérieur des territoires quilombolas officiellement délimités et 1 599 en dehors de ces terres.

Le Nord-Est compte 3 171 localités quilombolas, soit un peu plus de la moitié du total. Vient ensuite le Sud-Est avec 1 359 quilombos. Le reste est divisé entre les régions Nord (873), Sud (319) et Centre-Ouest (250).

Bahia possède le plus grand nombre de localités quilombolas parmi tous les Etats du pays. Il y en a 1 046 au total. Le Minas Gerais occupe la deuxième place avec 1 021 localités de ce type. Les autres principales régions d’implantation sont le Maranhão, avec 866, et le Pará, avec 516. Acre et Roraima n’ont pas de localités quilombolas.
Le Nord-Est compte également le plus grand nombre de territoires de quilombolas officiellement reconnus, avec un total de 176 occurrences. Mais c’est dans l’État du Pará, dans le Nord, que se trouvent la plupart des localités ayant une délimitation officielle (75). Le Maranhão vient ensuite avec 60 et Bahia avec 40 quilombos. Parmi les grandes régions, après le Nord-Est, on trouve le Nord (94), le Sud-Est (76), le Sud (36) et le Centre-Ouest (22), avec également des territoires officiellement reconnus.

Barreirinha, dans l’Etat d’Amazonas, est la ville qui compte le plus de localités quilombolas dans le pays (167), suivie d’Alcântara (74) et d’Itapecuru Mirim (45), toutes deux dans le Maranhão, puis d’Oriximiná (41) et de Moju (38) dans le Pará.
« C’est la première estimation des données produite par l’IBGE sur les quilombolas. Comme l’Institut n’a jamais publié d’informations sur cette population, les données présentées sont en phase de consolidation et donc sujettes à révision jusqu’au prochain recensement en 2021, où elles pourront être confirmées », a déclaré Damasco.

L’IBGE contre le Covid-19

En plus de ces informations sur les peuples autochtones et les quilombolas, l’IBGE a déjà mis à disposition plusieurs résultats de recherches, qui peuvent être croisés et contribuer à la lutte contre la pandémie causée par le nouveau coronavirus. Le site, lancé la semaine dernière, rassemble les données, ainsi que des informations sur les partenariats avec d’autres organismes publics, tels que la Fondation Oswaldo Cruz (Fiocruz), et les changements dans les routines et les projets de l’Institut pendant la période de distanciation sociale.

Voir en ligne : Contra Covid-19, IBGE antecipa dados sobre indígenas e quilombolas

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