Marcos Xukuru, leader du peuple Xukuru depuis 20 ans, lutte aujourd’hui pour être investi en tant que maire et reconnu par la Cour Supérieure Electorale (TSE). Il est victime d’un recours en justice raciste intenté par la maire sortante, candidate à la réélection, battue dans les urnes le 15 novembre par Marcos.
Le Tribunal électoral régional (TRE) a rejeté la candidature de Marcos Xukuru dans cette affaire en raison d’un attentat dont lui-même et ses gardes du corps avaient été victimes en 2003. Accusé à cette occasion de dommages à la propriété privée, Marcos Xukuru, est passé de victime à défendeur. Ainsi, avec sa candidature sub judice, le cacique se bat contre la montre pour que le TSE lui reconnaisse le droit d’être maire de Pesqueira.
Marcos a été choisi cacique, sous la protection des Encantados [1] (Enchantés), avant l’assassinat de son père Xicão Xucuru, le 20 mai 1998, en raison de son combat pour les délimitations du territoire Xucuru. Il est l’un des nombreux dirigeants autochtones qui, en cette année marquée, sous l’impulsion du gouvernement actuel, par le racisme, les discriminations et la haine des classes dominantes à l’égard des peuples autochtones, ont décidé de participer aux élections.
Marcos et plus de 2 000 autochtones ont décidé de prendre part à la compétition électorale, d’un point de vue pragmatique, au-delà de la fragmentation politico-partisane, afin d’occuper des postes de décision et de garantir le respect des droits fondamentaux des peuples autochtones. Participer à la gestion publique en garantissant le respect de l’ensemble de la population et l’autonomie des modes de vie, des territoires et des identités culturelles autochtones, comme le garantissent la Constitution et les traités internationaux signés par le Brésil.
En raison de ces bases légales, l’APIB exprime sa crainte et son inquiétude quant au comportement des institutions de l’État qui, au lieu de protéger les droits des citoyens et les droits collectifs, peuvent extrapoler leur rôle constitutionnel et, plus grave encore, peuvent être au service d’intérêts oligarchiques et déclencher des processus de persécution politique, mettant en danger la vie des dirigeants autochtones, tout cela au détriment du renforcement permanent de la démocratie (représentative, participative et populaire) et de l’État de droit démocratique.
Les attaques contre la candidature et l’élection du cacique Marcos Xucuru constituent certainement le portrait séculaire que les élites de ce pays et les gouvernements successifs ont institutionnalisé pour, sans jamais se satisfaire, usurper nos droits, piller et s’emparer des richesses naturelles que nous préservons depuis des milliers d’années.
Mais sachez que nous continuerons à résister et pour cela nous appelons tous nos peuples, organisations et dirigeants à s’unir pour défendre tous nos droits, y compris celui de participation politique dans les différents espaces de décision accaparés jusqu’à présent par ceux qui ne veulent pas de notre existence.
Plus jamais un Brésil sans nous.
- APIB - Articulação dos Povos Indígenas do Brasil
- APOINME - Articulação dos Povos e Organizações Indígenas do Nordeste, Minas Gerais e Espírito Santo
- ARPINSUDESTE - Articulação dos Povos Indígenas do Sudeste
- ARPINSUL - Articulação dos Povos Indígenas do Sul
- ATY GUASU - Grande Assembleia do Povo Guarani
- COIAB Coordenação das Organizações Indígenas da Amazônia Brasileira
- Conselho do Povo Terena
- Comissão Guarani Yvyrupa
