« Bolsonaro a commis un ’crime de responsabilité’ » Note publique de l’ABJD

Le président brésilien a relayé via WhatsApp un appel à se mobiliser contre le Congrès National. Ces informations ont été diffusées par la journaliste Vera Magalhães, de la rubrique BR Político, de l’Estadão.

Cela constitue un crime de responsabilité, selon l’Association Brésilienne des Juristes pour la Démocratie.

Contexte

Ce mardi 25 février, le président du Brésil, Jair Bolsonaro (sans parti) a relayé des messages via WhatsApp pour appeler ses allié·e·s à se rassembler le 15 mars 2020 devant le Congrès National. Le rassemblement a été convoqué par des mouvements d’extrême-droite comme acte de défense du président et contre le Congrès national brésilien. Ces informations ont été diffusées par la journaliste Vera Magalhães, de la rubrique BR Político, de l’Estadão.

Depuis ce weekend une vidéo à forte charge émotionnelle présentant le président du Brésil comme une sorte de ’sauveur de la patrie’ est devenue virale. La vidéo montre des images du candidat d’extrême-droite lorsqu’il a été poignardé en plein meeting, avec l’Hymne national en fond sonore entrecoupées de phrases chocs et dérapages verbaux qui lui sont caractéristiques.

Cet acte fait écho aux déclarations du général Augusto Heleno, ministre du Cabinet de Sécurité Institutionnel, chargé notamment des services de renseignement, ayant déclaré que le gouvernement ne pouvait être sous le chantage du Parlement « Rien à foutre ».

C’est devenu le mot d’ordre "Marcha/Dia do Foda-se".

Les supporters de Bolsonaro sont également galvanisés par les « grèves », mutineries, des Policiers Militaires dans les états des gouverneurs d’opposition au Président résultant dans une explosion de violence dans l’État du Ceará notamment où, mardi 25/02, l’on compte plus de 170 assassinats en neuf jours de mutinerie. C’est 5 fois plus que les moyennes journalières avant le début de la grève.

De supposés Policiers Militaires du 18º Bataillon de Police « en grève » à Fortaleza, Ceará.
Jarbas Oliveira / EFE

Communiqué de l’ ABJD - Associação Brasileira de Juristas pela Democracia

Ce mardi 25, la presse a informé le public au Brésil que le président Jair Bolsonaro avait transféré, par WhatsApp, une convocation à manifester pour la fermeture du Congrès National le 15 mars prochain.

Cet acte représente une atteinte à la Constitution Fédérale et à la liberté d’action des pouvoirs constitutiionnels. Selon le paragraphe II de l’article 85, de la Constitution de la République fédérale du Brésil cet acte est un crime de responsabilité.

Aucune divergence entre les différents pouvoirs ne justifie que le chef de l’Exécutif se positionne, imposant à la population un acte autoritaire, dépassant les limites de la légalité, paramètre fondamental de l’Etat de Droit Démocratique.

L’Association Brésilienne de Juristes pour la Démocratie – ABJD entend que l’assaut donné aux institutions est un coup contre la démocratie de notre pays, indiquant une rupture. Elle demande à toute la société une prise de position ferme, exigeant le respect du Pouvoir Législatif et de tous ses membres.

Les pouvoirs Législatif et Judiciaire, en revanche, doivent répondre immédiatement à la posture criminelle du Président de la République qui outrage la société brésilienne en remettant en cause la pleine citoyenneté.

Voir en ligne : Atentar contra os poderes é golpe contra a democracia

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