Dans l’après-midi du dimanche 21 janvier, trois leaders autochtones Pataxó Hã-hã-hãe ont été abattus au cours d’un conflit avec la Police militaire et des propriétaires terriens du groupe autoproclamé « zéro invasion », dans le cadre de la reprise du territoire Caramuru, dans la municipalité de Potiraguá, dans le Sud de Bahia.
Le chef Nailton a été touché par balle et sa sœur, Nega Pataxó, a été assassinée. Deux personnes ont été battues et une femme a eu le bras cassé. D’autres blessés ont été hospitalisés mais leurs jours ne sont pas en danger.
Des propriétaires terriens de la région, accompagnés de la police. ont encerclé la zone avec des dizaines de camionnettes. Ils se sont mobilisés par le biais d’un appel WhatsApp, invitant fermiers et commerçants à reprendre la propriété des terres agricoles. Deux fermiers ont été arrêtés pour port d’armes illégal. Une vidéo montre les blessés à terre, sans secours, encerclés par le groupe de propriétaires terriens qui fêtent la violence.
La reprise de la propriété d’Américo, située sur le territoire Caramuru, a commencé à l’aube du samedi 20 janvier. La région est confrontée à l’agitation de propriétaires envahisseurs qui se prétendent les seuls propriétaires de terres traditionnelles et accusent les habitants d’être de « faux Indiens ». L’approbation du Seuil temporel accentue l’intransigeance des envahisseurs, qui se sentent autorisés à exercer toutes sortes de violences à l’encontre des populations.
Ce lundi 21 janvier, le coordinateur exécutif de l’APIB, Dinamam Tuxá, a accompagné la visite sur le territoire d’une délégation du ministère des Peuples autochtones (MPI), qui comprenait la ministre Sônia Guajajara et la présidente de la FUNAI, Joenia Wapichana.
Le service juridique de l’APIB a fait appel au parquet fédéral et prend toutes les mesures nécessaires pour que justice soit faite. Nous demandons aux autorités de suivre l’affaire, d’enquêter et de traduire les criminels en justice. Nous réitérons que la démarcation des terres autochtones est le seul moyen d’atténuer l’escalade de la violence qui affecte les peuples de la région méridionale de Bahia.