Le Système national d’Unités de conservation - SNUC, établi par la loi n° 9985 du 18 juillet 2000, définit les critères et les règles de création, de mise en œuvre et de gestion des Unités de conservation (UC).
Les Unités de conservation sont divisées en deux groupes : les Unités de protection intégrale et les Unités d’utilisation durable. Le premier groupe est composé de station écologique, réserve biologique, parc national, monument naturel et refuge pour la vie sauvage. Le deuxième groupe est composé de zone de protection de l’environnement, zone d’intérêt écologique pertinent, forêt nationale, réserve extractiviste, réserve pour la vie sauvage, réserve de développement durable et réserve privée du patrimoine naturel.
Les avancées en matière de protection de l’environnement se sont toujours faites au prix de nombreuses luttes et d’une mobilisation de portée nationale et internationale ; ce n’est pas un problème d’actualité. L’exploitation prédatrice de la forêt a toujours été associée au « progrès » et la dévastation de la nature est acceptée comme faisant partie du processus de structuration. Mais avec le SNUC et le soutien des organes de contrôle, il a été possible, dans une certaine mesure, de « contrôler » les activités criminelles qui impactent et endommagent la faune et la flore.
Plusieurs projets de loi proposant la réduction et l’extinction des Unités de conservation sont à l’étude au Parlement brésilien. Dans l’État de l’Acre, le Parc national de Serra do Divisor (PARNA) et la Réserve extractiviste Chico Mendes (RESEX) sont gravement menacés par le PL 6024, proposé par des membres locaux du lobby de grands propriétaires terriens. Ce PL vise à réduire la RESEX et à rabaisser le PARNA dans une catégorie de moindre protection. Ce projet a été proposé sans consultation ni implication des communautés vivant dans ces localités, des populations qui seront directement affectées, des extractivistes de la RESEX et des populations autochtones des zones adjacentes au PARNA. Les spécialistes qui étudient ces localités considèrent que le PL 6024 est anticonstitutionnel. Il s’agit d’une attaque de plus qui s’inscrit dans un ensemble de mesures de démantèlement de la politique environnementale brésilienne utilisant le discours du développement pour causer des dommages incommensurables à l’environnement.
La création des réserves extractivistes, notamment la Réserve extractiviste Chico Mendes, est le résultat de la lutte du mouvement des saigneurs d’hévéa dans les années 1970 et 1980, qui a conduit à l’assassinat de Chico Mendes, référence du mouvement des travailleurs forestiers internationalement reconnue. Cette catégorie d’Unité de conservation permet aux populations traditionnelles d’avoir l’usufruit des terres de l’union, leurs modes de vie assurant la préservation de la nature. Cependant, bien que ces zones présentent un potentiel exceptionnel d’extractivisme végétal et une énorme valeur biologique, avec une demande nationale et internationale pour ces produits forestiers d’identité traditionnels, la volonté et l’action politique pour développer ces Unités de conservation de manière durable restent encore insuffisantes à la réalisation des transformations sociales permettant une utilisation rationnelle et équilibrée des ressources naturelles. La RESEX Chico Mendes est l’une des Unités de conservation les plus menacées du Brésil, subissant une forte pression de déforestation en raison de la pression exercée par l’élevage de bétail dans ses environs.
Le Parc national de la Serra do Divisor a été créé en 1989 et ses 837 000 hectares abritent l’une des plus grandes biodiversités de la planète avec un total de 1 233 espèces animales recensées, dont des primates menacés d’extinction. En outre, la Terre autochtone (TI)Nukini borde le parc et il existe une demande pour la création de la TI Nawa, occupant une partie du parc, sur la rive droite de la rivière Moa, dans une zone située en face du TI Nukini, les deux dans la partie du Parc qui se trouve dans la municipalité de Mâncio Lima. Et il y a aussi des signes de la présence de groupes indigènes isolés qui circulent entre le Pérou et le Brésil.
Le PL n’est qu’une première action ; nous savons que son approbation entraînera de nombreux reculs. Il n’impactera pas seulement les communautés qui sont directement affectées ; les dommages seront d’impact global. Nous connaissons déjà des conditions climatiques extrêmes avec des températures très élevées, des sécheresses, des glissements de terrain et des inondations.
Nous devons faire barrage à ce projet de loi : il faut penser à la nature et à ses droits ; il faut penser à l’autonomie des peuples de la forêt.
Cette campagne est une initiative de :
- Comitê Chico Mendes
- Conselho Nacional das Populações Extrativistas-CNS
- Associação de Moradores e Produtores da Reserva Extrativista Chico Mendes de Xapuri – AMOPREX
- Associação de Moradores e Produtores da Reserva Extrativista Chico Mendes de Assis Brasil- AMOPREAB
- Associação de Moradores e Produtores da Reserva Extrativista Chico Mendes de Sena Madureira – AMOPRESEMA
- Sindicato dos Trabalhadores Rurais de Assis Brasil
- Sindicato dos Trabalhadores e das Trabalhadoras Rurais de Xapuri
- Sindicato dos Trabalhadores e das Trabalhadoras Rurais de Brasiléia
- SOS Amazônia
- Comissão Pró-Índio do Acre
- Povo Nawa, Associação Indígena Nukini