Pour maîtriser le réchauffement climatique : déforestation zéro

 | Par Coalition noire pour les Droits, CONAQ

La délivrance des titres de propriété pour les terres quilombolas est synonyme de déforestation zéro.

À partir du 1er novembre 2021, les gouvernements et la société civile se réunissent à Glasgow, au Royaume-Uni, pour la 26e Conférence des Nations unies sur le changement climatique (COP 26), dont le principal débat est la décarbonisation de la planète par la réduction des émissions de gaz à effet de serre.

L’existence de la COP 26 confirme que la crise climatique est déjà une réalité. Le dernier rapport du GIEC (Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat), publié en 2021, est catégorique lorsqu’il affirme que le rôle de l’humanité dans les effets du changement climatique ne fait aucun doute. En outre, une étude qui vient d’être publiée dans la revue Nature Climate Change souligne que la crise climatique touche déjà 85 % de la population mondiale.

Outre la pandémie de Covid-19, ces dernières années ont mis en lumière l’urgence climatique et la résurgence du racisme dans le monde et tout particulièrement au Brésil. La préoccupation pour les événements climatiques à plus grande échelle et les impacts sur la vie humaine n’ont jamais été aussi expressifs. Ainsi, la COALIZÃO NEGRA POR DIREITOS (COALITION NOIRE POUR LES DROITS), articulation rassemblant environ 250 organisations, mouvements sociaux, chercheurs et chercheuses noir.es du Brésil, dénonce et poursuit une lutte constante contre le génocide de la population noire, que ce soit en ville ou en milieu rural, défendant la terre, les territoires et les territorialités noires comme espaces de vie environnementale et humaine, combattant, par conséquent, également le racisme environnemental.

Les mouvements écologistes brésiliens n’adhèrent toujours pas au débat fondamental sur le racisme environnemental, ou le nient, et ne racialisent pas les politiques publiques environnementales. Il en résulte un manque de sécurité environnementale dans les territoires urbains et ruraux à population majoritairement noire, touchés par l’expropriation, la pollution de l’eau et de l’air, les événements climatiques extrêmes, la précarité de la vie dans les zones à risque, le déversement de déchets, le manque d’accès aux services d’assainissement de base, les inondations, les glissements de terrain et les maladies véhiculées par l’eau, entre autres.

La crise climatique est également humanitaire et a un impact direct sur la vie des populations noires, quilombolas et autochtones. La population noire, majoritaire au Brésil, en représente, aujourd’hui 56% (Institut brésilien de géographie et de statistiques-IBGE, 2020). Nier le racisme environnemental, c’est nier que l’État brésilien est raciste, c’est nier la réalité de la vie dans les périphéries des grandes villes, l’augmentation de la faim ; c’est nier la violation des droits constitutionnels contre les communautés, les territoires quilombolas et les terres autochtones ; c’est nier l’histoire de l’urbanisation du pays et ses profondes inégalités territoriales.

Le gouvernement brésilien enfreint les lois et les codes environnementaux, ce qui se traduit par une augmentation de la déforestation en Amazonie, dans le Cerrado, la Caatinga, la Mata Atlântica et le Pantanal. En ce qui concerne l’Amazonie, la forêt, les peuples autochtones et les communautés quilombolas subissent les conséquences de la déforestation et des activités criminelles des exploitations minières légales et illégales. Des actions criminelles s’ajoutent aux brûlis légaux et illégaux à grande échelle dans les régions Nord, Centre-Ouest et Nord-Est, ce qui affecte les territoires des peuples et communautés traditionnels. De même, historiquement, ces régions sont celles où sont assassinés le plus de militants des droits humains, des autochtones, des quilombolas et des écologistes qui luttent pour défendre les terres, les eaux, les forêts et les territoires.

Dans l’espace urbain, ce sont les inégalités urbaines favorisées par les « plans directeurs » (sans large participation sociale et formulés pour garantir les intérêts des grands capitalistes urbains) qui affectent la population noire rendant, au cours des 20 dernières années du Statut de la Ville, les villes violentes et criminelles pour la vie environnementale, sociale, culturelle et économique de la population noire. La planification urbaine constitue un racisme environnemental pervers vu et ressenti dans les espaces criminalisés (à forte densité de population noire) géographiquement (agglomérations subnormales) : les bidonvilles, les périphéries, les bas-fonds, les collines, les vallées et les maisons sur pilotis.

Nous faisons nôtres les mots de Lélia González, en 1984 : « Depuis la Casa grande et le Sobrado aux beaux immeubles et résidences d’aujourd’hui, le critère est le même : la division raciale de l’espace ».

Le manque d’eau (un bien essentiel pour tous) au robinet fait partie d’un sinistre quotidien dans les périphéries. Le non-approvisionnement des foyers dans les périphéries n’est pas limité à des périodes spécifiques de l’année ; il se produit tous les jours pour que les espaces non criminalisés (densément peuplés de blancs) disposent d’eau. Les populations périphériques vivent avec le manque d’eau. Des enfants meurent sur les rives des cours d’eau lors d’inondations, des familles perdent des maisons construites dans des zones à risque, sur les rives des barrages, dans les vallées, sur les pentes, faute d’accès à des terrains en ville pour des logements urbains sûrs.

Il convient de souligner que la définition du concept de racisme environnemental repose sur la reconnaissance de l’État racial et de l’action institutionnelle délibérée qui entraîne l’exposition disproportionnée des populations noires et autochtones, les maintenant en permanence dans des conditions de vulnérabilité. Même face à la pression croissante des mouvements noirs du monde entier pour reconnaître la dimension raciale de la crise climatique, le gouvernement fédéral confère des contours racistes au débat urgent sur la survie de la planète et des personnes les plus vulnérables : les femmes et les enfants noirs et autochtones du Brésil.

Les périphéries résistent et vivent, mais les gestionnaires publics et privés - les capitalistes racistes - continuent de fonctionner dans la logique du « dépotoir », telle que formulée par Carolina Maria de Jesus.

La position du gouvernement actuel et du président de la République élu en 2018 reste la même, symbolisée par le discours de la mi-2017, lorsque le pré-candidat à la présidence de la République de l’époque, après avoir visité un quilombo, dans la province de São Paulo, a déclaré lors d’un événement au Club Hébraïque de Rio de Janeiro que « l’afro-descendant le plus léger de là-bas pesait sept arrobas (les noirs auraient la même catégorie de mesure de poids que les animaux tels que les bœufs ou les chevaux, ce qui déshumanise cette population) ». Ils ne font rien ! Je pense qu’ils ne peuvent même pas servir à la reproduction. Plus d’un milliard de R$ par an est dépensé (sic) pour eux". Déjà en tant que Président élu, en mars 2020, Bolsonaro a déclaré que son gouvernement ne démarquerait aucune terre quilombola, alors qu’il s’agit d’un droit garanti par la Constitution fédérale de 1988, qui a fêté ses 33 ans le 10/05/2021.

Avec le gouvernement du président Jair Bolsonaro, le Brésil a pris un retard de dix ans en ce qui concerne la reconnaissance des communautés quilombolas, et en ce qui concerne les titres de propriété, si la référence est la période de 2003 à 2015, il y a un retard de 20 ans à combler dans l’Agenda 2030 pour le développement durable (approuvé en tant qu’ambition par la société brésilienne comme un pacte post-COP 26). D’ici 2030, le Brésil doit conclure 1 486 (mille quatre cent quatre-vingt-six) procédures de reconnaissance territoriale quilombola dans les régions Nord, Nord-Est, Sud-Est et Centre-Ouest, en cours à l’Institut national de la colonisation et de la réforme agraire (INCRA), en vue de la régularisation des terres par les gouvernements fédéral et/ou des États (INCRA, 2019).

Entre 1995 et 2021, seuls 137 territoires quilombolas ont reçu un titre de propriété complet de l’INCRA et des agences foncières de l’État. Ajoutés aux 52 territoires quilombolas partiellement officialisés, il y a 189 (cent quatre-vingt-neuf) territoires ayant une régularisation foncière, ce qui représente 13% de tous les procès d’officialisation ouverts dans le pays (Comissão PRÓ-ÍNDIO SÃO PAULO, 2021).

Quant aux certificats d’auto-reconnaissance des quilombolas, alors qu’il existe aujourd’hui plus de trois mille communautés quilombolas au Brésil selon la Fondation Palmares (2021), cette institution dénie les droits de la population noire quilombola au sein de la présidence actuelle et détruit la mémoire et le patrimoine afro-brésilien.

Pour toutes ces raisons, la COALIZÃO NEGRA POR DIREITOS, articulation qui regroupe environ 250 organisations, collectifs et entités du mouvement noir et antiraciste de tout le Brésil, agira en concordance avec les autres organisations du mouvement noir présentes à la 26e Conférence des Nations Unies sur le changement climatique (COP 26) contre le racisme environnemental, pour la réduction du réchauffement climatique, la déforestation zéro dans les forêts amazonienne, du Cerrado, de la Mata Atlântica et de la Caatinga brésilienne et pour la défense des titres de propriété des terres et territoires quilombolas.

Au cours de cette COP 26, réunion la plus importante sur le climat de la planète au XXIe siècle, après l’Accord de Paris de 2015, le mouvement noir brésilien est représenté par un collectif de délégué.es quilombolas, de militants, d’activistes et de chercheurs et chercheuses. Ce sera l’occasion d’exiger des solutions à l’urgence climatique, que l’on accorde la priorité à la lutte contre le racisme environnemental, les inégalités raciales, de genre et sociales avec l’urgence dont la planète a besoin ! De réelles ambitions de contribution déterminée au niveau national (NDC) pour réduire le réchauffement climatique et les émissions de gaz à effet de serre (GES) seront plus que jamais nécessaires, car la course mondiale vers le carbone zéro, l’approbation de l’article 6 de l’Accord de Paris et l’investissement de 100 milliards de dollars par an dans les pays en développement ont le devoir éthique et humanitaire de produire la justice climatique et la justice raciale.

La COP 26 doit être ambitieuse et réaliste dans ses propositions pour lutter contre le changement climatique. Les pays développés doivent assumer leur responsabilité dans la carbonisation non durable de la planète, ainsi que dans les inégalités qu’elle a engendrées au cours des 200 dernières années. Et la réponse collective des pays en développement et surtout des pays pauvres doit consister à s’adapter aux effets et aux impacts du changement climatique dans les villes et les zones rurales et à les atténuer. Des siècles de déni du changement climatique par le Nord global ont un impact sur la vie des populations du Sud global.

Les pays en développement et les pays pauvres ne peuvent pas redevenir des colonies et subir à nouveau l’impact de la nouvelle industrialisation « carbone zéro ». Il est temps de mettre un terme aux inquiétudes concernant la perte de bénéfices des sociétés transnationales. Les vies ne peuvent pas être mesurées par la croissance économique des mêmes économies qui n’ont pas agi de manière humanitaire pour sauver plus de 4 millions de vies avec la pandémie de Covid-19. La plupart des décès pourraient être évités dans le Nord et le Sud du globe s’ils ne se trouvaient pas dans une situation d’extrême vulnérabilité sociale et environnementale.

Il est urgent d’envisager d’autres modèles de développement, d’autres manières de bien vivre en société (devise politique de la Marche des femmes noires) qui réconcilient les relations humaines et leur constitution en tant que partie de la nature. Il est nécessaire de prendre en compte la connaissance qu’ont les peuples de leur nature dans le Sud global, en particulier les différentes voix des femmes, les voix des jeunes, des quilombolas, des populations autochtones et des populations noires des diasporas périphériques.

Le racisme environnemental affecte et viole les droits de ceux qui ont le moins contribué à la crise climatique et humanitaire !

Avec le changement climatique, nous devons mettre fin au colonialisme et à ses présentes modulations. Il est donc urgent de reconnaître et de donner la priorité à la lutte contre le racisme environnemental et les inégalités raciales, sexuelles et sociales pour réaliser les ambitions des Contributions déterminées au niveau national (NDC) qui seront convenues par les États, les gouvernements et les sociétés lors de la COP 26. Continuer à nier les structures du racisme, c’est refuser aux peuples et aux générations humaines le droit de bien vivre sur la planète Terre.

COALIZÃO NEGRA POR DIREITOS

  • ABPN – Associação Brasileira de Pesquisadores/as Negros/as – Nacional
  • Abong – Associação Brasileira de ONGs
  • AfirmAção Rede de Cursinhos Populares – ES
  • Africanamente Centro de Pesquisa Resgatar Preservação de Tradições Afrodescendentes – RS
  • Afrikan Power
  • Afro-Gabinete de Articulação Institucional e Jurídica – BA
  • AIABA – Associação Interdisciplinar Afro-Brasileira e Africana – PR
  • ALAGBARA – Articulação de Mulheres Negras e Quilombolas do Tocantins
  • Alma Preta – SP
  • Amparar – Associação de Amigos e Familiares de Presos – SP
  • ANEPE – Articulação Negra de Pernambuco
  • APN’s – Agentes de Pastoral Negros – Nacional
  • Articulação Nacional de Negras Jovens Feministas – ANJF – RJ
  • Associação Beneficente Marina Mercez – Ilê Ase Oju Ewe
  • Associação Carnavalesca Bloco Afro Olodum
  • Associação de Amigos e Familiares de Pessoas em Privação de Liberdade – MG
  • Associação de Capoeira Motta e Cultura Afro
  • Associação de Consciência Negra Quilombo
  • Associação de Mulheres – AQUALTUNE
  • Associação de Mulheres Mãe Venina do Quilombo do Curiau – AP
  • Associação de Mulheres Negras do Acre e seus apoiadores
  • Associação de Sambistas, Terreiros e Comunidades de Samba do Estado de São Paulo – ASTEC
  • Atinuké – Coletivo sobre o pensamento de Mulheres Negras – RS
  • Banda Afro Zumbi
  • Bloco Arrasta-Bloco de Favela – MG
  • Casa das Pretas – RJ
  • Casa do Hip Hop Taquaril – SP
  • Casa Sueli Carneiro
  • CCRIA-LO Comunidade da Compreensão e Restauração Ilê Asé Logun Ede – SP
  • CCRIAS – SP
  • CEAP – Centro de Articulação de Populações Marginalizadas – RJ
  • CECUNE – Centro Ecumênico de Cultura Negra – RS
  • CEDENPA – Centro de Estudos e Defesa do Negro do Pará
  • CEERT – Centro de Estudos das Relações de Trabalho e Desigualdades
  • Centro de Cultura Negra do Maranhão
  • Centro de Formação do(a) Negro(a) da Transamazônica e Xingu – PA
  • Círculo Palmarino – SP
  • CNAB – Congresso Nacional Afro-Brasileiro
  • Coletivo Afroencantamento
  • Coletivo Black DIvas
  • Coletivo de Estudantes Negrxs da UFF – RJ
  • Coletivo de Juventude Negra Cara Preta – PE
  • Coletivo de Mães e Familiares de Vítimas do Terrorismo do Estado – BA
  • Coletivo de Mulheres Negras Maria Maria de Altamira Pará
  • Coletivo Leste Negra
  • Coletivo Luisa Mahin – RJ
  • Coletivo Luiza Bairros – BA
  • Coletivo Mulheres Negras Mãe Terra de Angra dos Reis
  • Coletivo Nacional de Juventude Negra – ENEGRECER
  • Coletivo NegraSô – Coletivo de alunos negros da PUC-SP
  • Coletivo Negro Dandara – UNESP/Assis SP
  • Coletivo Negro de Poços de Caldas
  • Coletivo Negro Kimpa – Unesp Bauru SP
  • Coletivo Negro Universitário UFMT – MT
  • Coletivo Nuvem Negra – RJ
  • Coletivo OuTro Preto
  • Coletivo Quilombo do Arruda
  • Coletivo Raízes do Baobá Negras e Negros Jaú- SP
  • Coletivo Sapato Preto Lésbicas Negras da Amazônia
  • COMUNEMA – Mulheres Negras Maria Maria – PA
  • Comunidade Cultural Quilombaque – SP
  • Comunidade das Águas que se Renovam CAREOS – SP
  • Comunidade de Roda de Samba Pagode NA Disciplina – SP
  • Comunidade Samba Maria Cursi
  • Comunidade Terreiro Ilê Asé Iyemonja Omi Olodo – RS
  • Comunidade Terreiro Ilê Aşę Omiojuaro – RJ
  • Comunidade Tradicional de Terreiro Ylê Axé de Yansã
  • CONAQ – Coordenação Nacional de Articulação das Comunidades Negras Rurais Quilombolas – Nacional
  • Conselho do Povo de Terreiro do Estado do RS
  • CRENLEGO – Centro de Referência Negra Lélia Gonzales – GO
  • CRIOLA – RJ
  • CUXI – Coletivo Negro Evangélico
  • Diaspora Black
  • DNBR – Designers Negres no Brasil
  • Educafro – Educação e Cidadania de Afrodescendentes e Carentes – Nacional
  • ENAR – European Network Against Racism – UE
  • Fórum de Mulheres Negras de Mato Grosso – MT
  • Fórum de Performances Negras do Rio de Janeiro
  • Fórum Formação Política de Mulheres Negras Marielle Franco – BA (Fórum Marielles de Salvador)
  • Fórum Nacional de Mulheres Negras
  • Fórum Nacional de Performance Negra – RJ
  • Fórum Nacional de Travestis e Transexuais Negras e Negros – FONATRANS
  • Fórum Permanente das Entidades do Movimento Negro MS
  • Frente de Mulheres Negras do DF e Entorno
  • Frente Favela Brasil – Nacional
  • Frente Nacional de Mulheres do Funk – SP
  • Frente Nacional Makota Valdina – BA
  • Geledés – SP
  • Grupo de Estudos AFETO – Africanidades e Feminismos : Educação e Terapia Ocupacional
  • Grupo de Estudos Sobre Feminismos Negros Marielle Franco – São Luis
  • Grupo Trabalho Estudos Zumbi – TEZ
  • Guarany Feminino Esporte Clube Quilombola
  • IARA – Instituto de Advocacia Racial e Ambiental
  • IBD – Instituto Brasileiro de Diversidade – SP
  • IDAFRO – Instituto de Defesa dos Direitos das Religiões de Afrobrasileiras
  • IPAD BRASIL – Instituto de Pesquisa da Afrodescendência
  • Ilê Ase Omi Ewé Ajase e Caboclo Folha Verde – SP
  • Ile Aşę Omiojuaro – RJ
  • Ilê Asé Oya Mesan Orum – SP
  • Ilé Àse Ti Tóbi Ìyá Àfin Òsùn Alákétu – PR
  • Ilé Ìyá Ódò Àse Aláàfin Òyó – Coletivo Acaçá Axé Odo
  • Ilê Obá Ketu Axé Omi Nlá – SP
  • Ilé Ọdẹ Marokeu Àṣẹ Ọba – SP
  • Ilê Omolu Oxum – RJ
  • .Ile Ọyá Toningebé Fàrá Gèngbèlé – SP
  • IMUNE – Instituto de Mulheres Negras – MT
  • Innpd – Iniciativa Negra por Uma Nova Política Sobre Drogas – Nacional
  • Instituto Afro Cultural da Amazônia
  • Instituto Afrolatinas – DF
  • Instituto AMMA Psique e Negritude – SP
  • Instituto Búzios – BA
  • Instituto Búzios – RJ
  • Instituto de Defesa da População Negra
  • Instituto de Mulheres Negras do Amapá
  • Instituto de Referência Negra Peregum – SP
  • Instituto do Negro Padre Batista – INPB
  • Instituto Equânime Afro Brasil – SP
  • Instituto Luiza Mahin – ILUMA
  • Instituto Mancala
  • Instituto Marielle Franco – RJ
  • Instituto Nangetu de Tradição Afro e Desenvolvimento Social – PA
  • Instituto Negro é Lindo
  • Instituto Omolara Brasil – SP
  • Instituto Steve Biko – BA
  • IPEAFRO – Instituto de Pesquisas e Estudos Afro-Brasileiros
  • IROHIN – Centro de Documentação, Comunicação e Memória Afro Brasileira – BA
  • Jornalistas Pretos
  • Kombativa – Cooperativa Social Latinoamericana de Direitos Humanos – SP
  • Kwe Ceja Togun Hunde – SP
  • MABE – Movimento dos Atingidos pela Base Espacial de Alcântara – MA
  • Mahin Organização de Mulheres Negras – BA
  • Maracatu Ventos de Ouro
  • Marcha das Mulheres Negras de São Paulo
  • Marcha do Orgulho Crespo Ldna e Região
  • Maria Mulher Organização de Mulheres Negras
  • MNU – Movimento Negro Unificado – Nacional
  • Mocambo – Movimento Afrodescendente do Pará
  • MOVIDADE – Movimento Democrático Afrodescendente pela Igualdade e Equidade Racial
  • Movimentação Juventude Negra Política
  • Movimento de Jovens Negros e Periféricos de Moju
  • Movimento Negro Evangélico – PE
  • Movimento Ser Ògá – SP
  • MPP – Movimento de Pescador e Pescadora de Ilha de Maré – BA
  • Mulheres de Axé do Brasil – MG
  • NEGRA – Núcleo de Estudos sobre Gênero, Raça, e Africanidades (IFG)
  • NESEN/UFF – Núcleo de Estudos sobre Saúde e Etnia Negra/Universidade Federal Fluminense
  • Nós Temos Um Sonho – #NTUS – MG
  • Núcleo de Estudantes Negres de Ciências Sociais da Universidade Federal Fluminense
  • Núcleo de Estudos Africanos e Afro-brasileiros – NEAB/UFABC SP
  • Núcleo Estadual de Mulheres Negras do Espírito Santo
  • Ocupação Cultural Jeholu – SP
  • ONDJANGO – Núcleo de Estudos Afro-Brasileiros – RJ
  • Organização de Mulheres Negras Ativas – MG
  • Organização Luiza Mahin – BA
  • Os Crespos – SP
  • Ponto de Cultura Rádio Capoeira
  • Pretas em Movimento – MG
  • Pretaria.Org | Coletivo Pretaria
  • Pretas Paridas de Amazônia
  • Pré-Vestibular Popular +Nos – RJ
  • Pretos no Direito
  • Proceso de Comunidades Negras en Colombia
  • PVNC – Pré-Vestibular para Negros e Carentes – RJ
  • Quilombo Ciência
  • Quilombo PCD
  • Quilombo Rio dos Macacos – BA
  • Rede de Historiadorxs Negrxs – Nacional
  • Rede de Mulheres de Terreiro da Bahia
  • Rede de Mulheres Negras – PA
  • Rede de Mulheres Negras – PR
  • Rede de Mulheres Negras de Alagoas
  • Rede de Mulheres Negras de Pernambuco
  • Rede Nacional de Negras e Negros LGBT
  • Rede Nacional da Promoção e Controle da Saúde de Lésbicas Bissexuais Transexuais Negras – REDE SAPATA
  • Rede Ubuntu de Educação Popular – SP
  • RENAFRO – Rede Nacional de Religiões Afro Brasileiras e Saúde – Nacional
  • SANKOFa
  • Sociedade Protetora dos Desvalidos – SPD – BA
  • Sotrayoruba
  • Terreiro do Cobre – BA
  • Toco Filmes – SP
  • UBUNTU – Baixo Tocantins/PA
  • UBUNTUFF-Coletivo de estudantes pretas e pretos da UFF Angra dos Reis
  • UNEafro Brasil – Nacional
  • UNEGRO – União de Negros pela Igualdade – Nacional
  • Afronte – SP
  • Akanni – Instituto de Pesquisa e Assessoria em Direitos Humanos, Gênero, Raça e Etnias – RS
  • Assessoria Popular Maria Felipa – MG
  • Associação Franciscana de Defesa de Direitos e Formação Popular – SP
  • Associação Projetos Integrados de DesenvSustentável – PIDS (NUDDH infância e juventude) – SP
  • Associação Recreativa e Cultural Afro Nação das Almas de Angola José Pilintra da Lapa
  • Centro de Atividades Culturais Econômicas e Sociais (CACES) – RJ
  • Centro de Cultura e Direitos Humanos – SP
  • Cia dos Comuns – RJ
  • Cia Passinho Carioca – RJ
  • Clínica de Direitos Humanos Luiz Gama
  • Coletivo de Novembro – BA
  • Coletivo Amazônico LesBiTrans – PA
  • Coletivo Feminista Classista Maria vai com as Outras
  • Conectas Direitos Humanos
  • Cooperifa - SP
  • Consciência em Movimento
  • CPP – Conselho Pastoral dos Pescadores – BA
  • Cursinho Popular Risoflora – ES
  • Eu Sou Fruto de Favela – PE
  • Federação e Instituto Cultural de São Benedito
  • Federação Nacional das Trabalhadoras Domésticas – FENATRAD – Nacional
  • Frente de Evangélicos Pelo Estado Democrático de Direito – Nacional
  • GAJOP – Gabinete de Assessoria Jurídica às Organizações Populares – PE
  • Grupo de Mulheres Felipa de Sousa
  • IDEAS – Assessoria Popular – BA
  • Iniciativa Direito à Memória e Justiça Racial – RJ
  • Instituto Aromeiazero
  • Instituto Brasileiro de Análises Sociais e Econômicas
  • Instituto Bamburusema de Cultura Afro Amazônica (IBAMCA) – PA
  • Instituto de Pensamentos e Ações para Defesa da Democracia
  • Justiça Global
  • Mães de Maio – SP
  • Movimenta Caxias – RJ
  • Movimento de Mulheres do Campo e da Cidade do Pará – MMCC/PA
  • Movimento Moleque – RJ
  • PerifaConnection – RJ
  • Projeto Meninos e Meninas de Rua
  • Rede Bragantina de Economia Solidária – PA
  • Rede de Comunidades e Movimentos Contra a Violência – RJ
  • Rede de Proteção e resistência ao Genocídio – SP
  • Rede Nacional de Feministas Antiproibicionistas
  • Rede Urbana de Ações Socioculturais – DF
  • RUA – Juventude Anticapitalista
  • Serviço Franciscano de Solidariedade – SEFRAS
  • Voz da Baixada – RJ
  • IYALETA – Pesquisa, Ciência e Humanidades.
  • Nuestra America Verde
  • Instituto Mapinguari
  • Frente Preta Uk
  • Instituto Ayíka
  • Frente Antirracista do Fridays for Future
  • ISER – Instituto de Estudos da Religião

Voir en ligne : Para controle do aquecimento do planeta desmatamento zero

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